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15 décembre. Eh, voilà, je crois, que finalement je suis débordée. Débordée d’inquiétude: bientôt ma vie va changer. Je ne sais pas pour le moment comment, mais déjà le mot inhabituel «papa» s’échappe du bout de mes lèvres. Je suis tellement bouleversée que ma main tremble alors que j’écris ces phrases. C’est étrange, mais après mon voyage à Moscou pour s’occuper les dernières formalités: le payement du billet d’avion et mon séjour à l’hôtel; je réalisais que mes sentiments s’étaient effacés ou se s’étaient enfoncés au fond de mon cœur, de mon esprit.
Comment vais-je survivre à ce voyage? Il y a seulement 9 heures de vol entre mon père et moi et pourtant il m’a fallu 22 ans pour arriver là. Le fait d’avoir à nouveau un père. 20 ans de silence et puis la voix de ma mère à l’autre bout de fil: «Ira, assieds – toi! Je tiens dans ma main la lettre de ton père». Et encore un an plus tard,la voix de papa : «Ira, ma fille, ne pleure pas». La Guinée – si lointaine et si proche, le sang chaud qui coule dans mes veines et se manifeste par mon tempérament impulsif qui combat l’éducation reçue strictement nordique…
18 décembre. J’ai pris ma place dans l’avion et apparemment nous commençons à partir. Ça fait un drôle d’effet quand je pense que dans 9 heures de vol je serai à Conakry. Est que le télégramme que j’ai envoyé à mon père a pu lui parvenir? Les images de la journée de la veille de mon voyage défilent devant mes yeux. Je n’arrêtais pas de penser de ce qui m’attend à l’autre bout du monde. La nuit fut longue: je me suis réveillée à 3 heure du matin sans pouvoir fermer les yeux à nouveau. Finalement, je me suis levée, fait la toilette, pris le petit déjeuné et perdu du temps devant la télé…
Le taxi m’a amené à l’aéroport assez vite. Les formalités aussi n’ont pas pris beaucoup de temps et voilà je me suis retrouvée à bord de l’avion où j’ai trouvé beaucoup de passagers d’origine africaine parmi lesquels j’ai même trouvé une connaissance, l’ex-chauffeur de l’ambassade guinéenne à Moscou, qui porte le même nom que mon père Abdoulaye Diallo. Là j’ai commencé sentir l’atmosphère guinéenne. Ma place était dans le premier salon à la fenêtre. Parfait! Je vais observer la terre pendant le vol, si je ne dors pas… Après deux heures de vol, l’hôtesse de l’air a annoncé que tout allait bien, la distance de Moscou à Conakry était de 7.800 km, le temps du vol était de 9h, la hauteur était de 10.600m. On nous a distribué les plateaux plats, tout été très appréciable. Les passagers étaient en trains de se reposer, chacun à sa manière: les uns dormaient, les autres lisaient… Moi, j’admirais la belle vue du l’hublot: des champs infinis des nuages blancs et le soleil éclatant… Apparemment, on s’approche de la destination finale. Nous avons percé la nappe de nuages et on voit la terre. La terre africaine me semble énigmatique, couverte par les hiéroglyphes des petites rivières. Bientôt je vais toucher la terre de mes ancêtres et j’espère retrouver mon père à l’aéroport…
Ma première journée à Conakry tire vers sa fin. Plutôt, une demi-journée, car nous avons atterri à 15h45 heure locale. En descendant de l’avion, j’ai remarqué tout de suite deux hommes, un blanc et un noir à lunettes. Ils ont attentivement examiné les visages des passagers. Aussitôt que le noir a croisé mon regard, son visage s’éclaircit et il commença à gesticuler et à parler à son ami. Mon intuition ne m’a pas trahi et je suis tombée dans les bras forts de mon père. (Peut être, vous avez l’impression que je donne trop de détails, mais je veux mémoriser chaque instant de mon séjour en Guinée. Il se peut que ça ne se reproduise plus.) .
Merci beaucoup, Monsieur Doroshin , vous avez tenu votre promesse d’informer mon père de mon arrivée. Je ne pouvais pas imaginer comment j’aurais pu chercher mon père dans cette ville africaine ne sachant pas parler français. En me trouvant hors du salon climatisé de l’avion, j’ai senti la chaleur du soleil africain. L’air chaud et humide m’enveloppait comme un nuage et coupait mon souffle. Il me rappelait la sensation du sauna, seulement je ne pouvais pas quitter ce lieu pour retrouver la fraîcheur. Certainement, en attendant l’arrivé de l’avion, papa a du raconter à ses amis la raison de sa présence à l’aéroport, c’est pourquoi les présentations ont été faites immédiatement. Les mains chaudes et moites se sont tendues de tout côté. Des que les formalités ont été accomplies, nous sommes sortis en ville. Première impression: beaucoup du monde. A l’aéroport ça peut être normal, mais les gens ne ressemblaient pas du tout aux voyageurs. Nous sommes montés en voiture et nous avons pris la route pour l’hôtel. Heureusement, qu’on m’avait averti de la misère qui règne dans le pays, car sinon, j’aurais été choquée. Dans tous les cas, je risque quand même de l’être, quand je vais être confrontée à la vie quotidienne.
PAPA. Oui, il était présent à mes côtés, très galant et attentif. Je l’imaginais autrement. Maman disait toujours qu’il était de grande taille. Mais, en réalité, il ne me dépasse pas beaucoup. Comme tout est relatif et maman, qui est beaucoup plus petite que moi-même, jugeait par rapport à sa taille et bien sur, qu’il lui parut grand. Papa est mince, mais pas maigre, d’allure plutôt sportif, il porte des lunettes à monture dorée. A le voir, on pourrait le prendre pour mon grand frère malgré ses 52 ans révolus. |
Entre temps, nous sommes arrivé en ville, vers le bureau de la compagnie aérienne «Russie». En cours de route j’observais ce tableau qui s’offrait à moi: partout les hommes, les femmes, les enfants qui marchent, restent assis ou même couchés par terre. Au long de la route on voit les petites baraques, les marchés… ça donne une impression bizarrement triste. Vu ma réaction, mon père dit à mi-voix «Eh, oui, c’est comme ça que les pauvres gens vivent». On voit des vieilles voitures et des bus plain à craquer des passagers. J’ai vu un jeune homme à moitié suspendu à la fenêtre d’un mini-bus, lequel était rempli comme une boite de sardines. A mon avis, Conakry est une ville désordonnée composée de petites constructions ne dépassant pas un étage. La plupart des bâtiments sont inachevés. J’ai eu l’impression que c’est un grand chantier très sale et abandonné depuis longtemps. Papa m’a parlé du chômage et, c’était bien visible, car partout je voyais les gens simplement assis (!) sans être occupés à quoi que ce soit. Mon père a un travail: Il est consultant en tenture des tissus. Il m’a dit que mes frères et sœurs (les enfants de mon père) m’attendent avec l’impatience et demain on ira les voir.
Arrivant au bureau de la compagnie aérienne «Russie», nous avons rencontré une fille guinéenne: Katia. En réalité, son prénom c’est Kadiatou, mais je n’ai pu le retenir que vers la fin de mon séjour en Guinée. Elle nous a accompagné à l’hôtel Novotel, le plus grand hôtel de Conakry. Il est apparu comme un oasis aux milieux de la misère. Après tous les formalités je suis montée dans ma chambre, elle avait une vue magnifique sur l’océan et des îles les plus proches. C’est ici que j’ai passé la soirée de mon arrivée. J’ai mangé mes sandwiches, que j’avais apportés de Moscou et j’essayais de me plonger dans le monde de la langue française, car toutes les émissions télévisées ici passent en français. |
Lendemain matin, je me suis préparée pour sortir avec papa. Il est venu à midi, habillé en costume veste gris et sans couvrir sa tête par le petit chapeau drôle de la veille. En me voyant, il m’a conseillé de changer ma petite jupe et le haut découvert par un pantalon et une chemise. J’ai rigolé et demandé si je ne dois pas couvrir mon visage aussi. Mais il m’a rassuré ce n’était pas la peine. Nous nous sommes promené en ville à pieds, en passant devant le port, la résidence du président Lansana Conté et autres bâtiments administratifs. Papa m’a expliqué que Conakry est divisé en cinq commune: Kaloum – centre administratif, où se trouvent la plupart des ministères, banques, différents bureaux et mon hôtel, Ratoma, Dixinn et Matoto où habite mon père. Les rues de la ville m’ont impressionnée encore une fois par la misère et les ordures éparpillées partout. Devant le ministère de la défense j’ai vu les statuts de lions dorés, l’entrée était gardée par les militaires armés. Papa m’a interdit de prendre des photos à cet endroit car on pouvait avoir des ennuis. Après, nous sommes passé voir un ami de mon père au ministère de la santé, Boubacar Diallo. Il est médecin et nous l’avons trouvé dans son bureau avec un vieux ordinateur couvert de poussière: il n’est certainement pas utilisé très souvent. Ensuite, nous sommes passé au bureau d’une compagnie de transport pour voir un autre ami de papa, Camara. Il a promis à papa de lui donner un téléphone pour faciliter notre communication quand je serai à l’hôtel et papa – à la maison ou au bureau chez lui. On m’a proposé de travailler avec eux, mais j’ai dit que ma spécialité est la métallurgie et ils m’ont conseillé de s’adresser à la compagnie «Russki aluminium». C’est une compagnie russe des bauxites, installée en Guinée pour les 25 prochaines années.
Pour aller jusqu’au domicile de mon père, nous avons pris un taxi. Ça n’a pas été si facile. Le taxi de Conakry ne fonctionne pas comme les autres. Il y a des parcours bien précis à choisir pour se trouver au plus proche vers l’endroit où tu veux aller. Et si tu veux choisir et aller là où tu souhaites, tu dois payer beaucoup plus cher. Sinon, tu partages un véhicule avec cinq autres passagers: deux devant et quatre derrière (sans prendre en compte ta corpulence). La route nous a pris presque une heure. Vers la fin, ce ne fut plus une route, mais une piste non goudronnée et couverte par des roches et du sable. J’ai compris, pourquoi il n’existe pas d’adresse exacte à domicile, on utilise seulement l’adresse de travail ou la boite postale de la poste pour avoir ses courriers postaux, car la nomination des rues, et les numéro de bâtiment sont quasi inexistants. Je ne peux même pas imaginer un facteur se promenant dans le quartier et cherchant le destinataire d’un courrier. Nous avons remarqué un groupe de gens sur la rue, c’était les membres de la famille de mon père qui m’ont attendus devant le portail. Ils était très content de me voir arrivée, des grands sourires, des paroles de bienvenue, des rires et des blagues. Nous sommes entrés dans la cour, couvert par le gravier rouge. Dans la cour j’ai vu une grande maison en briques et une petite avec des portes en fer forgé. C’est ici où la famille loge, car la grande maison est inachevée. J’ai visité cette petite auberge qui est composée de trois pièces: le salon, la chambre des parents et la chambre des enfants. Au salon j’ai trouvé de vieux meubles poussiéreux et des chaises, c’est ici qu’on reçoit des visiteurs. La femme africaine de mon père est jeune, elle a seulement 36 ans, et est très jolie. J’étais informée que mon père avait cinq enfants et le plus petit est vraiment petit. Mes frères et sœurs sont âgés de 18 mois à 17 ans. Voilà leurs prénoms: Abdoul Gadiv (16ans), Aïssatou Bobo Yamana (13 ans), Ahmadou Oury (7 ans), Fatoumatou Foulla (10 ans), Yousouf Bah (18 mois). Le petit Yousouf ressemble à une poupée. Madame nous a servi le repas de midi: poisson avec pommes de terre, des oranges épluchées et des bananes. Tout était très bon et doux. Après le repas nous avons regardé des photos que j’ai envoyées de Moscou, et mon père m’a montré les siennes. Parmi ces photos il y en avait une photo de mon demi-frère qui resté à Moscou, comme moi à l’époque. J’ai promis à mon père de le retrouver et de faire sa connaissance.
Ensuite, tous ses voisins et amis sont venus pour faire la connaissance avec moi, pour voir à quoi ressemble la jeune fille de Moscou. Tout le monde était désolé qu’ils ne puissent pas converser avec moi, car je ne parle pas français. Ils voulaient me poser des questions sur ma vie, sur ma mère, savoir comment est le pays d’où je suis venu. Le temps passait vite et je devrais retourner à l’hôtel. On m’a donné tout un sac des fruits, ce qui m’a sauvé le soir quand j’ai eu une petite faim. Après avoir dîné au restaurent, je suis remontée dans ma chambre et j’ai allumé la télé. J’étais stupéfiée, car on diffusait un film russe, que je connais bien: «Est – West».
20 décembre, 8h 30. Ce matin je me suis présentée au restaurent pour le petit-déjeuner. Comme dans beaucoup d’hôtel, c’était le buffet traditionnel avec un petit accent exotique. J’ai goûté un fruit étrange dont je ne connaissais pas le nom et je n’ai pas aimé: la papaye. Hier soir j’ai suivi l’émission sur la conférence du président russe Putine. Ca fait plaisir d’observer de loin ce que se passe dans ton pays, plein de neige. Et moi, je vais à la pissine… 17h 20. Je suis toujours à la piscine. Le soleil n’est plus si chaud, il va se coucher de l’autre côté de l’île Kassa, une des trois îles les plus proches de la côte. Demain j’irais à la plage de cette île avec des nouvelles copines de «Trans Afro Line». Malgré le fait que Conakry soit une presqu’île et entourée de l’océan, il n’y a pas de la plage en ville. Les côtes sont couvertes des roches et l’eau est très sale, ce qu’on voit même de l’avion à l’approche de l’aéroport.
Aujourd’hui, mon père et moi, nous nous sommes promenés en ville et nous avons passé au marché. J’ai fait l’échange des dollars contre les francs guinéens. Le taux de change aujourd’hui : 1$ = 2100 GNF. Mon attention a été attirée par deux jeunes garçons qui avaient des membres de leurs corps déformés et ils se déplaçait comme des animaux: C’était tellement affreux! Le marché impressionne par les ordures sous les pieds et l’odeur. Ce n’est pas simplement une mauvaise odeur mais c’est une odeur de pourriture. Nous avons acheté des bijoux de fabrication locale, un couteau pour découper les fruits, une noix de coco et une paire de sandalettes en cuir, car les miennes n’étaient plus portables.
Le soir, en rentrant à l’hôtel, je me suis précipitée pour aller encore à la piscine. La journée était excessivement chaude. Au bord de l’océan, à la piscine, je me suis sentie beaucoup mieux qu’en ville et surtout au marché. Il y avait beaucoup des jeunes gens dans le jardin de l’hôtel. J’ai entendu de la musique et des chants, je crois, qu’ils s’entraînent pour une cérémonie de fête. Les jours passent et j’aime ce pays de plus en plus. J’aimerais rester et vivre ici.
21 décembre, 18h 43.à cette heure là, c’est le couché du soleil. On vient de rentrer après une journée à la plage de Kassa. Le matin, très tôt, nous avons loué une pirogue à 50.000 GNF. La traversée a pris 40 minutes. Nous avons trouvé beaucoup d’amateurs de la plage. Apparemment, les jeunes guinéens aiment aussi se reposer aux îles le samedi. Nous avons passé une belle journée. Mais j’ai remarqué,que mon visage est devenu rouge et couvert de petits boutons. Ou c’est le soleil qui est en cause, ou c’est l’allergie et je ne supporte pas beaucoup l’ananas.
Hier soir, après le restaurant, je me suis promenée dans le hall de l’hôtel et j’ai pu constater un mouvement et une activité inhabituelle. Je suis curieuse comme une chatte et j’ai voulu en connaître la cause. J’ai commencé une conversation avec un garçon et il m’a dit, qu’ils organisent une soirée dédiée au 1er décembre – la journée internationale de lutte contre le SIDA. Je n’ai pas bien compris, pourquoi ça se passe aujourd’hui, le 21 décembre? Il y avait beaucoup de personnalités guinéens parmi lesquels j’ai aperçu la première Dame, le Premier ministre, des ambassadeurs des USA et de France, autres diplomates. Les officiels guinéens étaient accompagnés par leurs épouses, les dames très impressionnantes avec leurs habits traditionnels et des bijoux en or. Une fois que tout le monde fut installé, le concert a commencé. Les artistes guinéennes chantaient et récitaient des poèmes sur le thème de propagande d’utilisation des méthodes de la protection contre le SIDA. On nous a même fait une démonstration de «haute couture». On entendait des applaudissements, des billets d’argent tombaient en pluie sur l’estrade, en signe d’appréciation du public. En rentrant dans ma chambre et en allumant la télé, j’étais surprise de voir le film d’hier, «est – West» diffusé à la télé encore une fois. C’est une tradition? Les jours restants se sont écoulés très rapidement. Je me suis promenée en ville avec mon père, nous sommes passés chez ses amis, nous avons acheté les cadeaux que je vais donner à ma mère et à mes amis…
Tout ce temps je n’arrêtais pas de penser à mon problème et mon père cherchait la solution. Le problème, c’est que le nom de mon père n’est pas présent officiellement dans mes documents. Et c’est cette erreur que j’avais envie de corriger pendant ma visite en Guinée. Surtout que mon père m’avait reconnue et lui-même voudrait que je porte son nom de famille. Finalement, pratiquement à la fin de mon séjour en Guinée, ce problème a trouvé la solution et j’ai quitté la Guinée en emportant le nom de famille de mon père.
25 décembre. Aujourd’hui, suivant notre plan, nous sommes partis hors de Conakry. Nous avons visité les plantations des amis à mon père. La première plantation – plantation de palmiers. Produits de cette plantation: l’huile, l’alcool, et beaucoup d’autres choses. Entre les arbres, on voyait des chèvres et des vaches. J’étais étonnée de voir des vaches de la taille si petite. Autre plantation –une plantation de fruits. Là, on a vu des champs d’ananas, des avocatiers, des bananiers, arbres d’orange et de mandarine. En se promenant, on a traversé un petit ruisseau et papa m’a pris dans ses mains pour me porter. Il rigolait et il m’a dit que c’est comme ça un nouveau marié doit prendre sa fiancée et l’amener de la maison de ses parents jusqu’à la mairie. Nous avons pris une branche entière de bananes, des oranges et des mandarines et nous avons quitté cet endroit magnifique.
Ensuite, nous nous sommes dirigés vers des cascades, qui sont formées par une rivière tombante d’une grande falaise. Sur la berge nous avons trouvé un petit restaurant très mignon et quelques maisonnettes en forme des cases africaines, où on peut passer la nuit. Mais nous ne pouvons pas y rester, car lendemain je devais voyager.
Le dernier jour fut très chargé. Il a fallu passer chez des parents de mon père, qui sont très nombreux, car mon père est le fils de la cinquième épouse de son père et il a plusieurs frères et sœurs. J’ai revêtu le tailleur que la femme de mon père m’a fait coudre en tissu africain. J’ai beaucoup apprécié ce cadeau. Nous avons pris une dernière photo de la famille avec tous les enfants, amis et voisins et avons quitté la maison pour aller à l’aéroport. Les dernières paroles, que nous nous sommes échangées avec mon père à l’aéroport, étaient tristes, car nous nous sommes rendu compte que cette rencontre, cette visite était peut être la première et la dernière. J’avais des larmes aux yeux, tout comme mon père…
P.S. Arrivée à Moscou, j’ai retrouvé très vite mon demi-frère Antoine et nous sommes devenus amis. Maintenant j’espère que le prochain voyage chez notre père en Guinée nous allons faire ensemble: Antoine et moi.