Ici, a la mission catholique de Katako j'ai exécuté mon projet de décoration de l'église existante dans le village. Comme je l'habitude de visiter le village j'ai eu l'idée de faire la décoration murale de cette petite église. J'ai parlé avec le père Raymond qui, en m'écoutent m'a dit "Madame, c'est Dieu qui vous a envoyé!". J'ai commencé a mobiliser les gens et, avec l'aide, j'ai acheté la peinture. Mon idée a choisi de mettre sur les murs, l'arbre de la vie. Un jour, pendant que j'étais en train de travailler, un petit de Katako, m'a confié que même s'il regarde toute la journée la peinture, il ne se sent pas fatigué. ça c'été le plus beau compliment que je l'ai reçu dans ma vie... Pendant le temps que j'ai fait dans l'église, les enfants du village m'ont tenu "compagnie", en me regardant par les petites fenêtres et ils ne cessons pas de demander "Foté (le blanc), ça va?..." Les photos en haut de page sont les photos de mes petits amis de Katako, qui ont été aussi mes premiers critiques en me disant "Excellent travail!"...
Katako est un village calme, que souvent est appelé "le coeur de Bagatai". Les Bagas viennent du Fouta Djallon. La mémoire collective garde le souvenir de cette migration qui a du avoir lieu il y a 3 ou 400 ans. Les Peuhls étaient les conquérants et les tribus vaincues étaient islamisées et réduites en esclavage. Les Bagas ont fui ces deux dangers, ne voulant perdre ni 1eur identité ni leur liberté. Ils se souviennent des étapes et des différents groupes qui les ont parcourues. Ils se souviennent surtout de leur arrivée et de leur installation progressive dans ce pays de mangrove et de «poto-poto». Les Bagas ont occupé toute la côte depuis Boké, avec les Bagas «Mandori» (au nord de Boké) jusqu'a ce qui est devenu par la suite Conakry (les bagas du Kaloum). A la hauteur de Boffa, il y avait, mitoyens des Sussus du Kolisokho, les bagas «Sobané» puis les Bagas «Monchon». Ce qu’on appelle aujourd’hui communément le «Bagatai» était occupé par les Bagas «Sitemu» (Tsemtsem). Ce sont eux qui ont le mieux résisté a l’assimilation avec le monde sussu et qui ont le mieux gardé leur identité, leur langue, leur cohésion. C’est le territoire même de la mission de Katako. La population est de 15 000 a 20 000 habitants peut-être, parmi lesquels on compte 3000 a 4000 Chrétiens dont 900 a Katako même. Les villages sont en général de gros villages de l000 a 1500 habitants. Kakilensi, Katongoro, Kawass et Bogonia se trouvent au nord du fleuve Kapatchez qui fait une boucle autour de Katako, au sud. Taigbé, Kuffen, Binari-N’bottini sont pris dans les méandres du Sussudé, bras de mer relié au Kapatchez par un canal creusé en 1957 par une drague hollandaise pour remédier a l’inondation des rizières due a l’envasement de l’embouchure du Kapatchez. Le gros village de Mareh se trouve au sud de Kataco (a 3 km environ par les rizières). Plus au sud, Kalexé sur le bord de la Kitali, affluent du Kapatchez, puis Dansi et Bigori-Yamponi. Le village de Katako c’est un village relativement bien accueillant mais aussi bien charge avec mysticisme. Le village est remarquable en ce qui concerne le riz, l’huile de palme, quils font eux-mêmes et plus encore, par l’inclination vers les arts–des peintures et des sculptures très riche comme message artistique. Jusqu’a début des années cinquante, avant l’inoubliable «jihad» d’Asekou Sayon, qui a sérieusement entamé leur fond, ils étaient bien connus comme un lieux de religion traditionnelle, remplit avec une sorte de mysticisme ancestrale et avec des gens qui possèdent «l’art de savoir faire et défaire»… Ignorer «les pouvoirs rituels» des femmes ayant été égal avec assumer des grands risques. Bien qu’ils étaient très attaché aux pratiques traditionnelles, ils furent assez des chrétiens parmi eux. Les prêtres catholiques leur visite occasionnellement de Boké et après 1951 ils commençaient de demeurer parmi eux. C’était le coup d’Asketon Sayon qui amena la religion islamique a Katako … La route vers Katako est ponctuée par quelques découvertes a commencer par les cascades D'jonkoya. Avant de rejoindre Katako on traverse une énorme palmeraie datant de l’époque coloniale et qui est aujourd’hui abandonnée … On y découvert une lumière magique, tamisée par la couronne des palmiers, dont l’ombre apporte une appréciable fraîcheur. Les maisons de Katako sont construites en terre. Lorsqu'on sort du village pour rejoindre Kamsar, la route débouche sur une énorme plaine entièrement vouée a la riziculture. Sur plusieurs kilomètres carrés, l’eau des rizières scintille sous le soleil. Dans certaines pousse également le nénuphar blanc, en quantité souvent impressionnante … Maintenant, le mélange des musulmans, chrétiens et traditionalistes fait de Katako son originalité. Ici on trouve aujourd'hui un couvent, une école maternelle, une maison pour les frères missionnaires qui s’occupent de l’école primaire de l’église, une mosquée et une église catholique.