La dépression : Une maladie à prendre au sérieux
Petite déprime ou dépression ? La dépression est une maladie très répandue. Elle affecte indifféremment des personnes de tous les âges, de tous les milieux et de tous les styles de vie. Alors qu’un homme sur dix et une femme sur cinq en seront atteints au cours de leur vie, que sait-on réellement de la dépression ? Comment distinguer le simple coup de cafard d’une dépression majeure ? Quels en sont les symptômes ?
Isabelle ne trouve que très difficilement le sommeil et se réveille fréquemment en pleine nuit. Elle a perdu tout intérêt pour l’écriture de son dernier roman et se sent coupable de ne pas pouvoir consacrer plus de temps à ses enfants. Elle n’a aucune envie de cuisiner et mange sans appétit. Elle a tellement de mal à se concentrer que même son jeu télévisé préféré la décourage, tout comme les avances de son mari qu’elle délaisse. Son état la désole, elle est de plus en plus souvent la proie d’idées noires depuis plus de deux semaines. Elle se juge sans valeur, tour à tour irritable ou amorphe, alors qu’elle était si énergique. Isabelle est-elle dépressive ou simplement victime d’un coup de cafard ? Le mot "dépression" s’est banalisé et désigne trop souvent des états passagers. Lorsque ces symptômes persistent durant des semaines ou des mois et empêchent un retour à une vie "normale", ils peuvent être les prémices d’une réelle dépression. Au contraire, la dépression est un état qui se poursuit dans le temps et qu’il convient de ne pas négliger.
Cette baisse du tonus psychique est caractérisée par :
Une profonde tristesse et une perte de goût pour des activités autrefois appréciées (hobbies, sexe, etc.) : c’est ce principal symptôme qui peut permettre à votre médecin de diagnostiquer. Certains patients peuvent devenir tendus ou irritables. Cette nervosité excessive et ce sentiment d’inutilité s’accompagnent d’idées noires qui peuvent aller jusqu’à des pulsions suicidaires ;
Des changements d’appétit ou de poids, une altération du sommeil : la dépression peut affecter le corps en plus de l’esprit. Ainsi, certaines personnes pourront souffrir d’un manque d’appétit alors que d’autres compenseront en prenant du poids. De la même manière, certaines personnes auront du mal à s’endormir pour se réveiller au milieu de la nuit alors que d’autres auront tendance à dormir de manière excessive ; Des humeurs changeantes : en plus de l’état déprimé, la personne peut être l’objet d’autres changements émotionnels : un sentiment injustifié de culpabilité, un manque de confiance en soi et d’incapacité. Certaines personnes fuiront les situations nécessitant de leur part une prise de responsabilité, de peur de mal faire ; Une difficulté à se concentrer : ces symptômes empêchent les personnes d’étudier et de travailler de manière efficace. Dans des cas extrêmes, des tâches anodines deviennent insurmontables. Il n’y a pas de symptômes caractéristiques, certaines personnes peuvent apparaître tristes de manière évidente, d’autres ressentiront plutôt une impression de fatigue ou des insomnies. Parfois, l’entourage proche a bien du mal à pressentir l’importance de cette maladie et soupçonne plus facilement une légère déprime qu’un peu de volonté et quelques bonnes paroles permettront de surmonter.
Une réelle maladie La dépression est définie comme un sentiment de tristesse persistant, une perte de goût pour la plupart des activités pendant une durée minimale de deux semaines. Vous ne devez pas ressentir de craintes ou d’embarras à exposer votre état à votre médecin. Seule une connaissance de tous les symptômes lui permettra d’effectuer un diagnostic précis. Pour le médecin, le terme dépression a une définition bien précise et, face à une telle maladie, il pourra vous prescrire un traitement adéquat : suivi psychothérapeutique et/ou médicaments luttant contre la dépression. Des dépressions majeures peuvent durer de 6 à 12 mois. Plus de 85 à 90 % des personnes souffrant de dépression peuvent être traitées de manière efficace. Dans la plupart des cas, l’issue du traitement est une rémission complète avec disparition des symptômes.
Un quart à un tiers des personnes pourront cependant continuer à souffrir de différents symptômes, susceptibles de miner leur vie quotidienne.