Formalités, formalités- Passeport valable 6 mois. Un visa pourrait vous être demandé. Se renseigner auprès de l'ambassade de Guinée. Le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire et le carnet l'attestant vous sera demandé et contrôlé a l'aéroport. D'autres vaccins sont fortement conseillés: contre les hépatites A et B, la typhoïde, le tétanos et, dans des conditions particulières, la méningite. Quand partir - Mieux vaut éviter la saison des pluies de mi-juin a mi-octobre. Les averses peuvent être diluviennes en Guinée maritime ou tout peut s'arrêter pendant plusieurs mois. L'idéal est de se rendre dans le pays a la fin ou juste après les pluies, lorsque tout est luxuriant et que les nombreux cours d'eau et magnifiques chutes et cascades sont encore a leur niveau maximum.
Santé, santé - Les risques sont multiples et sérieux, tandis que les soins ne sont pas facilement disponibles. Il faut absolument se faire vacciner (voyez un médecin qui s'y connaît !) et prendre une bonne pharmacie avec soi, y compris un antidouleur puissant en cas de gros problème dans une région reculée. Les précautions a prendre sur place sont pesantes : dormir sous moustiquaire, préventifs anti-malaria, insecticides, pièges a rats et fourmis, et... n'oubliez pas de vérifier votre lit avant de vous y glisser, au cas ou un hôte indésirable (serpent...) l'aurait fait avant vous. Impossible de tout vous dire ici, renseignez-vous et soyez toujours attentif ! Porteurs de lentilles, attention a la poussière, et prenez tout votre matériel avec vous. Précautions élémentaires et de rigueur: boire de l'eau en bouteille capsulée, se protéger la peau du soleil, peler les fruits et les légumes, mettre un chapeau.
Money, money - L’unité monétaire est le franc guinéen (environ 7000 FG pour 1 $US). Les cartes de crédit n'étant que très rarement acceptées, il est recommandé de se munir de monnaie, euros ou dollars, par exemple.
Sécurité, sécurité- Il y a très peu de violence au Guinée et très peu d'armes. Il est d'ailleurs extrêmement rare de voir des guinéens se battre, mais souvent disputes sont surtout verbales. Les problèmes les plus courants sont les vols a la tire, les pickpockets, les cambriolages, les arnaques, bref tout ce qui se fait sans agression physique. Précautions : ne pas montrer ses objets de valeur, ne pas emporter trop d'argent ni son passeport sur soi, etc. Fermez bien votre logement (cadenas de bonne qualité), ne laissez jamais votre vélo ou moto sans cadenas, même pour trois minutes. Ayez, a divers endroits, des photocopies de votre passeport, visa, cartes de crédit.
Logement, logement- Il y a assez bien de maisons agréables dans la région, donc quelques-unes a louer. Le loyer moyen a Conakry - variait entre 300 et 1000 USD/mois. Appartement était meublé, mais c'est assez rare, vous devrez donc sans doute vous équiper sur place (c'est assez cher). Pour trouver, demandez autour de vous. Soyez sympa, engagez au moins une personne pour l'entretien et la cuisine. ça ne vous coûtera pas très cher (+/- 100 USD/mois) et vous aiderez une famille entière. Renseignez-vous bien sur la personne et sur le salaire a payer, vous ne rendriez service a personne en payant trop. On a déjà vu ça... Mais ne soyez pas pingre, notamment pour les soins de santé, Noël ou les congés (payés).
Eau, électricité, téléphone, Internet, télévision... : Ne buvez jamais l'eau du robinet, on recommande même de ne pas se laver les dents avec... évitez aussi tous les produits dérivés (glaçons, jus...), vous trouverez sans problème des bouteilles d'eau minérale 0.5 USD. Pour laver les légumes il faut y ajouter un désinfectant. électricité : en générale est souvent coupée parfois plusieurs jours et d'intensité très variable, il faut donc protéger toute l'installation avec un bon gros stabilisateur, et les appareils sensibles avec des parafoudres, UPS... (acheter sur place, sauf les parafoudres). Prises européennes et américaines, 220V, 50 Hz (pas de prise de terre - vérifiez que vos parafoudres puissent fonctionner sans). L'achat d'une génératrice (+/- 500 USD ?) peut s'avérer judicieux... Le téléphone fonctionne assez bien ; il n'est pas très cher au niveau national mais hors de prix en international. Les téléphones portables sont très répandus (même système qu'en Europe). Internet : devient courant, même dans les petites villes, et n'est pas très cher. Par contre, la vitesse est épouvantablement lente sauf a de rares endroits, et a certains moments il tout simplement impossible de se connecter. . Télévision : il est souvent possible de capter quelques grandes chaînes internationales (CNN, TV5...) sans équipement coûteux. Dans les plus petites villes par contre, vous devrez vous équiper d'une parabole.
La bouffe – A Conakry, il est possible de goûter a différents types de cuisine, asiatique, française, internationale, italienne ou africaine. En ce qui concerne cette dernière, la base de la nourriture est partout le riz, s’accompagnant de sauces diverses a la viande ou au poisson, toujours très pimentées, a l’huile rouge, a l’arachide, au karité, au sownbala (grains de néré fermentés, séchés et pilés dans du lait ou aux feuilles de patates, très prisées, plus que le tubercule lui-même). A la place du riz, on trouvera aussi l’igname, que l’on peut préparer exactement comme on le fait des pommes de terre, le mil, le fonio, le manioc. Le to de la Haute Guinée est une pâte de manioc cuite en boule et arrosée avec de la sauce au gombo frais ou sec. La spécialité du Fouta est le couscous de fonio ou de mais assaisonné de lait caillé et de beurre de vache. En Guinée maritime, on vous sert le borokhe au poisson et huile de palme. A noter une façon d’accommoder les mangues qui semble surtout connue en zone forestière: on fait cuire la pulpe avec du sel et du piment et elle accompagne les plats de viande. Dans les régions, on trouvera souvent de la viande de brousse, du cabri grillé (mais toujours en sauce pimentée), et hélas, en brochettes, plutôt que du mouton de la chèvre qui, paraît-il, a plus de goût, mais incontestablement plus de résistance aussi, comme le poulet «bicyclette» a la chair parcimonieuse et dure! En pique-nique, il faut profiter des produits du pays: viande de boeuf (particulièrement avantageuse sur les marchés que l’on trouve au bord de la route entre Mamou et Kindia), poissons comme le capitaine, de mer ou de rivière, l’agouti, parfois élevé dans des centres spécialisés, et tous les fruits: les avocats souvent énormes et particulièrement délicieux avec des pamplemousses qui en corrigent la fadeur si l’on n’a rien pour les assaisonner, oranges, bananes, papayes et surtout les mangues, particulièrement savoureuses quand elles sont greffées. Même qu'une de mes amies expatriées m'a avoué que durant la saison des mangues, elle n'avait plus… d'acné et que sa peau devenait belle!!! La mangue est remplie de provitamine A, peut-être en est-ce la cause… Les papayes sont présentes toute l'année. Arrosées d'un filet de lime, elles constituent, vite fait, un excellent petit déjeuner. Les ananas, eux, sont juteux et sucrés. Tous ces produits sont vendus sur les marchés et le long des routes de campagne. A noter le loko, tranches de bananes plantain salées, pimentées, uniquement sur les marchés et gares routières. Que boire? Bien sur l’ eau de Coyah, partout aussi Coca et Fanta, a moins que l’on ne se désaltere du lait de coco. A condition de pouvoir faire chauffer son eau, on trouve partout des sachets de thé et du café en poudre et tout le monde connaît les vertus de certaines plantes en infusion, souvent délicieuses, comme la citronnelle. Pour ceux qui préfèrent les boissons plus musclées, dans les villes ils trouveront facilement de la bière, et dans les villages, du moins en Basse Guinée ou Guinée forestière, le vin de palme, universellement connu en pays subsaharien, plus ou moins fermenté, dont il faut toujours verser quelques gouttes par terre (dehors) pour honorer les ancêtres en pays animiste. A Nzérékoré, ou apparemment n’existe pas particulièrement d’ostracisme a l’égard de l’alcool, il existe un quartier, appelé Orly, probablement parce qu’on y «plane» facilement, grâce aux nombreuses boissons alcoolisées qui y sont ingurgitées a partir de 5 h du soir. L’une de ces boissons est du vin de raphia, produit dans toute la zone de Lola, ou de l’alcool tiré tout simplement du sucre fermenté dans de l’eau.
Acheter sur place- Tissu pour se faire faire des vêtements très bon marché, meubles, électroménager (peu de choix, assez cher), voiture d'occasion, pharmacie de base (attention aux copies et aux médicaments périmés), nourriture locale (très bon marché) et européenne ( très cher, arrivage très irrégulier)
A emporter (idées...)- Chaussures , vêtements de pluie de bonne qualité, médicaments et seringues, livres, ordinateur et accessoires, appareil photo et/ou caméra vidéo, piles rechargeables et chargeur, les produits qui vous tiennent a coeur (dentifrice peu courant, parfum ou eau de toilette, etc.), argent (dollars), carte Visa (peu utilisée, mais au cas ou...)
Souvenirs, souvenir - A Conakry on peut trouver des boutiques de souvenirs en face des grands hôtels. Ils proposent des sculptures contemporaines ou parfois, de vieux masques déjà utilisés. Certaines personnes m'ont déconseillé d'en acheter sous prétexte qu'ils 10"pomperaient" notre énergie positive. A chacun ses croyances! N'empêche que jusqu'a aujourd'hui, je n'ai jamais vu de maison guinéenne décorée par ces masques. Dans toute la Guinée, pour ce qui est des des achats des souvenirs, je vous suggère fortement de vous éloigner de tous les coins "chics" et d'aller en ville ou sur les marchés. Vous ferez des découvertes sublimes... Prenez la peine de déambuler dans les quartiers de la ville, ils valent vraiment le détour. Vous pouvez mettre un taxi a votre disposition pour toute la journée pour quelques milliers de francs guinéens. Le chauffeur vous attendra a chaque escale,… avec le sourire et pourrait même se transformer en guide. La ville de Conakry en soit est un énorme marché, qui vous réserve un dépaysement certain, une bonne ambiance, mais surtout, quelques agréables surprises. Ainsi,a Coronthie, a côté de la centrale électrique,se trouve un sculpteur bien particulier: Oppo. Doté d'autant de talent artistique que le sens de la récupération, il recycle ferraille, moteurs, vilebrequins, pistons, arbres a cames, cylindres,… en sculptures monumentales ou en jouets, peints en couleurs vives et exposés, a ciel ouvert, le long du boulevard de la Corniche Nord.
Les fêtes traditionnelles - Elles appartiennent a sept catégories: celles qui sont liées a l’animisme ou religion traditionnelle, les fêtes religieuses musulmanes ou chrétiennes qui, a part Noël, ne sont pas des dates fixes: les fêtes qui correspondent a une occupation spécifique comme les travaux agricoles en groupe (lassa), la succession des classes d’âge (barabila), le reprofilage des routes entre villages (silusa) et les travaux concernant la voirie et l’équipement des villages : les cérémonies liées a la mort celles qui accompagnent la circoncision et l’initiation; celles du baptême et du mariage; enfin les réjouissances, spécifiques a la Haute Guinée, qui célèbrent un artiste déterminé. toujours danseur et a la fois devin ou faiseur de miracles. Ces dernières peuvent avoir lieu a tout moment de l’année et regroupent a chaque fois toute la population de l’endroit ou elles sont pratiquées. Il va de soi que les baptêmes, mariages, cérémonies de jour du décès et du 40 jour le suivant, la veillée d’armes en l’honneur de la mort d’un chef chasseur ou simbonsi varient avec l’événement, de même que le yoro-dalaka qui marque l’inauguration d’un édifice public. Tous ces événements, célébrés de différentes façons, concernent toutes les régions. En revanche on peut dire que c’est en Haute Guinée et Guinée forestière, c’est-à-dire les régions ou les traditions anciennes sont particulièrement vivantes, que sont le plus pratiqués les rites liés aux religions traditionnelles. A Boffa en mai, a lieu un important pèlerinage catholique avec des fidèles qui sont venus a pied de Conakry. En avril mai, dans de nombreux endroits se pratique une fête destinée a obtenir du ou des génies qui habitent une mare sacrée leur appui pour une bonne récolte et leur protection contre toute espèce de calamité. Elle permet de pêcher dans cette mare pendant un temps limite. La plus connue de ces fêtes a lieu a Baro, a quelques kilomètres de Kouroussa. En milieu mandingue, le danois en décembre janvier marque le début de la saison de chasse, pour les confréries de chasseurs qui ont leurs dieux et leurs rites. Le doudasso en décembre janvier, est une cérémonie d’invocation des génies protecteurs du village, pratiquée surtout en Haute Guinée. En Haute Guinée également, c’est en décembre janvier qu’auront lieu le bara-dossa qui accompagne les travaux de nettoyage du village et le gbalanda qui va de pair avec la construction de miradors. De mai a décembre se déroulent les rites destinés a s’assurer la protection des génies spécifique aux travaux agricoles.Dans le Fouta, le touppal consiste a traiter avec une mixture spéciale, pendant une journée, en décembre, tous les boeufs d’un village, en vue de leur bonne santé et de leur soumission. Toujours en Moyenne Guinée, le taargol de janvier a mai est lié a la lecture et l’interprétation du Coran par des lettrés qui recevront ensuite le titre de thierno. En milieu musulman, le sunkaro sali marque la fin du ramadan et le donkin sali commémore la levée du sacrifice d’Abraham. Le diombende sali, en mai, marque le début de l’année chez les musulmans qui fêtent également le mouloud, anniversaire de la naissance de Mahomet et le latabaskiou fête du mouton. Fête en l'honneur des singes - Petit village a 18 km au sud de Lola et 60 de Nzerekore, Bossou, enclave dans une chaîne de montagnes dominée par le Mont Ghan est renommé pour ses chimpanzés. Ils sont au nombre de dix-neuf et la population veille d'autant plus jalousement sur eux qu'elle les considère comme ses ancêtres. Prudence donnée aussi bien dans les rapports qu'ont avec eux les villageois que dans ceux que peuvent avoir les visiteurs étrangers. Ils sont particulièrement intelligents ces chimpanzés. Si, comme tous leurs congénères, ils vivent sous la loi du mâle le plus gros et le plus vieux, qui garde pour lui les femelles, du moins tant qu'il peut en écarter les jeunes, ils ont une particularité plus rare (qu’ils partagent cependant avec d'autres chimpanzés du Gabon): ils font chaque soir un nid dans les arbres, sauf a la naissance d’un petit a l'occasion de laquelle ils peuvent rester plusieurs nuits au même endroit. Autre caractéristique: ils sont quelque peu sorciers et devinent la venue d'un bonheur ou d'un malheur, qu'ils signalent par un cri spécial, ce qui ne doit pas être plaisant si l'on ne sait pas si l'on doit se réjouir ou pleurer! D'une propreté méticuleuse, ils dédaignent les fruits qu'ils n'ont pas cueillis eux-mêmes, a l'exception des bananes qu'ils savent éplucher, comme ils savent concasser les fruits a coquille. Très honnêtes, aussi, ces animaux: on affirme que lorsqu'ils dévastent un champ ils apportent un animal en compensation. Mais, en insistant un peu sur ce comportement exceptionnel qu'il s'agisse de singes ou d'humains, on apprend qu'en réalité, c'est arrivé une seule fois. Tout comme l'agression menée par quatre ou cinq singes mâles sur deux enfants. Même s'il ne s'est jamais reproduit, ce tragique accident doit inciter les visiteurs a ne pas s'aventurer a la légère sur la colline ou ils vivent. Chaque deuxième vendredi de janvier, le village organise une grande fête qui dure trois jours en l'honneur des chimpanzés. Ceux-ci sont parfaitement au courant et s'ils ne se mêlent pas aux villageois, ils restent a l'orée des bois pour attendre les bananes qu'on ne manque pas de leur apporter, en les appelant par leur nom. En effet, bien qu'ils soient uniformément noirs, chacun a suffisamment de personnalité pour être reconnaissable. C'est ainsi que le mâle dominant actuellement porte le nom de Tuowa. On danse. On chante, puis on offre des sacrifices aux génies de la montagne et aux primates, dont on ne sait pas très bien lesquels sont censés protéger leurs descendants... Pendant ce temps, les ancêtres considèrent cette agitation d'un oeil critique et lourd de sagesse, les nouveau-nées accrochés au ventre de leur mère, les autres juchés sur leur dos ou blottis contre elles. Car ces guenons sont particulièrement attachées a leurs petits qu'elles savent soigner en leur faisant manger certaines feuilles. Si malgré cette médication l'un d'eux meurt, sa mère le garde contre elle jusqu'a ce que son corps se soit complètement décomposé et témoigne d'un chagrin pathétique. Comme leurs voisins guerze et toma, les Manon ont conserve des traditions purement animistes. Dans le musée de Nzerekore sont conservés masques et statues servant a leurs rites. Autrefois, les enfants suivaient dans la foret sacrée leur initiation qui durait sept ans. Entre autres, ils apprenaient une écriture faite de signes représentant chacune une syllabe, écriture qui permettait d'envoyer des messages graves sur des feuilles de bananier ou sur la peau d'un animal. Ces messages étaient réservés aux chefs et ne transmettaient que des nouvelles graves, décès, guerre... Les petites filles Manon étaient également initiées a la médecine, la cuisine, mais aussi la danse: entre 7 et 13 ans, elles étaient sélectionnées pour apprendre a pratiquer la danse kei-kei ou danse du couteau: envoyées dans les airs par le maître de le danse qui les fait virevolter celui-ci les reçoit sur la pointe de deux poignards comme on le fait également en Côte d'Ivoire chez les voisins de la région de Man. A 13 ans, elles doivent abandonner, leur corps n'ayant plus la souplesse et la légèreté requises. C'est généralement après les récoltes que ces danses ont lieu régulièrement, mais il est possible de demander a la préfecture d'en organiser pour un groupe de visiteurs... ce qui n'est pas souhaitable si l'on veut préserver l'authenticité de pratiques qui ne gagnent pas a être télé commandées. Mais les Manon, comme les autres groupes de la région, ne passent pas leur temps en rites religieux.
Bonnes manières et coutumes - Il est toujours difficile de se comporter avec justesse quand on aborde un milieu nouveau. Il ne faut verser ni dans l’amabilité de commande, toujours détectée et exaspérante, pour ne pas dire insultante, ni l’indifférence, mal ressentie en Afrique. Il va de soi qu il n’est jamais contre-indiqué de dire bonjour en entrant dans une pièce ou un bureau ou avant de demander un renseignement. Honte a l’Occidental trop pressé qui se contente de dire «Pardon, Monsieur, etc.» A ce sujet, il faut aussi attendre tranquillement– sans manifester d’étonnement ni d’agacement– que soit échangée l’interminable série des «ça va?»; «ça va»; «Alors ça va?»; «ça va bien?»; «ça va vraiment?»; « ça va... et chez toi, ça va aussi!»; etc. Sans mentir, une petite douzaine de «ça va» dans chaque sens, ne fait peur a personne et peut être dépassée avec quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps ou lorsqu’on désire se montrer particulièrement hospitalier. Il ne faut voir la que la traduction des formules de politesse habituelles dans les langues africaines, infiniment plus variées que cette semi paternelle expression, formules qui permettaient autrefois, sans avoir l’air d’y toucher, de s’enquérir de la famille, du village, bref de l’environnement social d’un hôte qu’on accueillait chez soi avec courtoisie, mais qu’on n’était pas fâché de cerner un peu mieux par cette pluie de questions en apparence insignifiantes. Toujours a propos de la façon de saluer quelqu’un: dans la capitale, le français étant la langue officielle il n’est pas envisageable de ne pas l’utiliser, quelle que soit l’ethnie de son interlocuteur, puisqu’on aurait l’air autrement de sous-entendre qu’il ne sait pas la parler. Quand on arrive dans un village, il est au contraire bien vu de se renseigner pour connaître les mots usuels : «bonjour», «au revoir», «merci», dans la langue vernaculaire... même et surtout si on les écorche! Ce petit effort pour partager, de façon aussi minime soit-elle, le mode d’expression des gens qui vous reçoivent est toujours accueilli avec le sourire. En parlant des coutumes, une inhabituelle liberté, chez les Coniagui, était autrefois habilement récupérée par le Conseil des anciens: les jeunes gens des deux sexes, après l’initiation, ne connaissaient nulle restriction a leurs pulsions, bien au contraire, puisqu’une fille ne se mariait pas avant d’avoir eu un enfant. Mais, avant de convoler, elle était tenue de comparaître devant ce conseil et d’avouer combien d’amants elle avait eus, et chacun d’eux devait donner un poulet a ces barbons qui compensaient ainsi par la gourmandise ce qu’ils ne pouvaient plus avoir par le sexe. Mais chez les Bassari, pourtant proches parents des Coniagui, les vieux avaient trouvé un autre moyen plus pervers de tourmenter la jeunesse. Dans les «villages de fêtes», ne vivaient, en dehors des fêtes d’ou le nom, que les jeunes gens non encore mariés et qui devaient chaque soir, pendant que le reste de la population habitait dans des cases constituées au milieu des champs, venir coucher sous le même toit... mais avec l’interdiction absolue d’avoir tout rapport sexuel. était-ce un simple exercice d’endurance et de volonté ou un mesquin bizutage? Et pourtant comme chez les Coniagui, les jeunes filles devaient avoir fait preuve de leur fécondité avant le mariage. Comment diable devaient-elles s’y prendre! Et ce n’était pas leur costume de danse, composé d’un pagne en perles terminé par une frange de clochettes et de nombreux bracelets de métal qui pouvaient, dehors, leur permettre de rester discrètes!
Le rythme de la vie - Théoriquement on se lève et on travaille tôt en Afrique: a 8h tout le monde est au travail, disons 8h 30 et allons jusqu’a 9h pour appeler qui que ce soit ou téléphoner ou aller dans un bureau. Cela ne garantit évidemment pas que l’on trouve la personne cherchée. Ici comme ailleurs, dans tous les pays du monde... il y a tellement de raisons de s’absenter ou de ne pas être disponible! Les «réunions», les «conférences» expliquent pour les gens importants, l’impossibilité de répondre au téléphone: les séminaires et les voyages d’affaires: celle d’être dans son bureau. Quand au petit peuple, il ne manque pas non plus d’imagination pour s’absenter... ne serait-ce que dans le bureau d’a côté. Tout cela n’étonnera personne. En revanche, il faut rappeler que, dans ce pays fortement islamisé, a partir de 13h le vendredi, le travail s’arrête dans tout ce qui est bureau ou administration a cause de la prière a la mosquée... et il ne reprend pas ensuite, les étrangers ont trop tendance a l’oublier. De même qu’ils ne font pas assez attention au fait que la notion du temps n’est pas absolument la même en Afrique et en Occident. C’est une perte de temps et d’énergie que de croire que les minutes ont partout la même valeur. Il faut prendre les gens comme ils sont et quand on les voit! Les vieux habitués de Conakry donnent un conseil similaire en ce qui concerne l’approvisionnement général: dans la capitale on trouve absolument tout, mais pas forcément a l’endroit envisagé, ni au moment ou on le veut. Moralité: il vaut mieux faire ses courses sans idée préconçue et saisir toute affaire qui semble intéressante sans trop se préoccuper de son usage immédiat. Les supermarchés de la capitale ouvrent ces portes jusqu'a 19h. Mais les avis sont partagés en ce qui concerne leur approvisionnement. Quelqu’un vous dira que doit l’un il n’y a rien, un autre prétendra le contraire. Il est probable que celui qui voulait quelque chose de particulier a un moment donné ne l’y a pas trouvé et que le deux a eu la bonne surprise d’y découvrir par hasard quelque chose qu’il cherchait en vain depuis longtemps. Bien entendu, outre ces supermarchés, qui ne sont probablement pas les endroits les mieux fournis, ni surtout les plus amusants a fréquenter, il reste les marchés, tel celui du Niger, les petits magasins introuvables pour le non-initié ou les éventaires des rues. Tous ont l’avantage de rester ouverts beaucoup plus longtemps et tous les jours de la semaine... Vu le nombre des uns et des autres, on a intérêt, si l’on veut faire son marché avant de partir pour un circuit, a se faire accompagner par un habitant de la ville. Une maîtresse de maison ou son cuisinier saura dans quelle petite boutique, introuvable dans le dédale des rues, la viande est la meilleure. Pour beaucoup de choses ce sont les chauffeurs de taxi ou ceux qui conduiront votre 4 x 4 ou un tour organise qui sauront le mieux, au moment voulu, ou il faut se rendre ce jour-la. Car ce n’est par forcément au marché ou auprès d’un de ces vendeurs de plein air que le prix sera toujours le plus avantageux. En ce qui concerne le ravitaillement en alimentation, il ne faut évidemment pas négliger l’apport des marchands ambulants aux alentours des gares routières ou que ce soit. Entre les fruits, le pain, les plats cuisinés africains, on trouvera souvent des oeufs durs (si le faire préciser !), du loko (bananes frites et épicées), des brochettes et curieusement, des boîtes de la “Vache qui rit “. L’eau de Coyah y est également souvent facile a trouver, ainsi que dans la plupart des marchés des plus petites villes, depuis l’aube jusque très avant dans la nuit.
Commerces et services - Les administrations et les commerces ouvrent de 8 heures à 16 heures 30, du lundi au jeudi. Ils ferment à 14 heures le vendredi. Les bureaux sont fermés le week-end. Les marchés en ville sont en principe ouverts toute la journée, sept jours sur sept, mais de nombreux marchands ferment le vendredi après-midi et le dimanche. En zone rurale, il peut n'y avoir qu'un jour de marché hebdomadaire. En Guinée, pour conclure une affaire, il faut parfois du temps, aussi faut-il savoir faire preuve de beaucoup de patience et de persévérance.
Marchandage et pourboires - Les pourboires inexistants sur les notes principales d’un hôtel continuent a compter pour les bagagistes qui acceptent sans avoir l’air comblé ni frustré un billet de 1000 FG. Autre cas courant: en cas de circuit organisé, il est normal de prévoir un pourboire pour le chauffeur qui peut être d’une extraordinaire efficacité dans de nombreux cas: achats, comme il a été dit plus haut, ou renseignements divers. Quand on a eu l’occasion de faire des circuits de quelques jours avec deux chauffeurs différents, l’un courtois, l’autre... son contraire absolu on apprécie la différence et on considère que le pourboire au premier d’environ 25 000 FG pour une dizaine de jours, est largement mérité. Il vaut mieux avoir toujours sur soi des pièces ou des billets de 500 FG: les chauffeurs de taxi n’ont jamais la monnaie! Quant aux achats, aux vendeurs de plein air ou au marché, ou le forfait d’un transport en taxi privé a la journée, tout se discute. Pas trop longtemps: il ne faut quand même pas oublier que tout a un coût véritable et que pousser la discussion trop loin équivaut a exploiter celui qui ne cède, parfois a perte que parce qu’il a absolument besoin de travailler. Bien sur, il y a la comédie d’usage du vendeur qui prend souvent l’air désespéré, même quand il s’apprête a doubler son prix. Pour rester dans les limites convenables il faut un peu de doigté et ne pas souhaiter a tout prix rouler l’advenaire... Peut-être vaut-il mieux accepter d’être roulé soi-même?
Comment remercier - Détail toujours embarrassant: comment remercier quelque un qui vous a offert l’hospitalité ou qui vous a guidé dans une promenade? Règles générales: ne jamais donner l’argent a un enfant,(ni de bonbons qui leur abîment les dents): ne pas offrir une bouteille de gin a un musulman pratiquant alors que ladite bouteille sera appréciée par un chrétien et plus encore par un animiste qui s’en servira comme libation offerte aux ancêtres. Ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas d’en boire aussi: on verse quelques gouttes sur le sol et on absorbe le reste. Si on veut rétribuer a un adulte et qu’on n’a que de l’argent il est possible d’enjoliver ce don toujours a un peu brutal par la formule «Je n’ai pas pu me procurer les noix de kola que vous auriez appréciées, aussi permettez-moi de vous donner ceci pour les acheter». Les noix de kola étant le don traditionnel dans la plupart des occasions, y compris les mariages, les offrandes a un guérisseur, un personnage important, etc. Cependant, il est toujours possible de donner quelques pièces a un griot qui, dans une fête dédiée au touriste, ne serait-ce que pour l’inciter a ne pas mêler de vinaigre au miel des mots louangeurs que de toute façon on ne comprend pas. On peut aussi faire un don en argent a un chef de village, non pour lui-même, mais pour les innombrables projets qui sont en vue ou en cours : dispensaire, école terrain et équipement de sports, fournitures scolaires, qu’on peut aussi donner en nature, ainsi que des vêtements d’enfants, des pulls. Dans certains villages, ou l’on a un peu séjourné, la conversation se fait beaucoup plus directe sur les besoins des gens et ils n’éprouvent aucune difficulté a vous dire qu’ils manquent par exemple d’outils, comme daba ou brouettes, de moteurs pour leur pirogue, etc. Ils seront interrompus parfois par des jeunes qui réclament des ballons ou des chasseurs qui ont besoin de plombs! L’essentiel est de montrer que l’on veut remercier a bon escient pour un service et non payer pour l’avoir eu. Enfin est-il nécessaire de souligner que, partout dans le monde, les gens sont heureux qu’on s’intéresse a leur histoire, leurs coutumes, leurs idées. Et que rien ne les touche plus que cet intérêt... quand il est sincère.
Savoir prendre son temps - Remercier par des cadeaux circonstanciés exige donc que l’on ait consacré un peu de temps a connaître moeurs, coutumes, besoins spécifiques. Cela signifie qu’au lieu de courir d’une région a une autre sans souffler et au risque de confondre dans son souvenir les individus, il vaut mieux en voir moins mais mieux. Entre parenthèses, l’autonomie en matière de couchage comme de repas permet aussi de choisir les endroits ou l’on désire séjourner et y rester autant qu’on le veut. Partout des qu on prend le temps de s’asseoir et qui cesse de regarder sa montre, les interlocuteurs abondent, du préfet ou sous-préfet, au chasseur ou au pécheur, en passant par notable, traditionaliste ou simples villageois, trop contents d’évoquer l’histoire, les coutumes, les légendes, les médicaments locaux, (« trucs » de cuisine ou de beauté, quand on se trouve entre femmes). Ce qu’on peut apprendre des uns et des autres est sans fin... a commencer par une façon d’appréhender le temps que nous, Occidentaux, avons perdue. La hâte manifestée a toute occasion par les étrangers blancs, même lorsqu ils sont en vacances, voila qui surprend profondément les Guinéens. A peine la sympathie a-t-elle pu naître que leur interlocuteur parle de partir, alors que rien ne l’y pousse sinon le désir d’aller découvrir ailleurs autre chose... qu’il ne prendra pas plus la peine de voir convenablement. Beaucoup de touristes «font» un pays... mais ne le perçoivent pas. Au contact de gens plus calmes, plus sereins, c’est une véritable cure de désintoxication que peut accomplir le citadin européen qui toute l’année court après des ombres. Pour cet apprentissage d’une sagesse oubliée, la capitale n’est peut-être pas l’endroit idéal. avec ses bruits cacophoniques, ses encombrements qui obligent a passer une ou deux heures parfois a franchir dans un sens ou un autre les quartiers périphériques de Conakry. Mais dans les petites villes et surtout dans les villages, ou tout est plus harmonieux, les choses reprennent leur place et l’on finit par leur redonner leur juste valeur. Prendre son temps est également la meilleure manière d’obtenir de son gré des photographies ou de savoir qui les souhaite et qui les redoute. Certains détestent l’idée qu’un peu d’eux-mêmes, fixé sur la pellicule, s’en va dans un inconnu sur lequel ils n’ont aucun contrôle, il ne faut pas oublier que les porteurs de masque prennent soin de ramasser la moindre brindille de leur costume de raphia par exemple, pour empêcher qu’un jeteur de sort ne s’en empare pour les envoûter, le fait que quelque choie qui a eu un contact intime avec une personne garde d’elle un peu de son énergie vitale est une notion qui reste sous-jacente dans l’esprit de beaucoup et qui est liée, même si on ne peut l’expliquer, a la prise de vue, par appareil photo ou caméra. A ce sujet ne pas oublier que pour un Peuhl ou un Malinké, son bétail est un autre pour lui-même et qu’il peut avoir a son sujet les mêmes craintes. D’autres personnes en revanche sont ravies de poser devant l’objectif. Pour celles-la, le fait de prendre des clichés avec un polaroid permettant de donner immédiatement la photo . Mais on ne peut pas dire la différence entre les uns et les autres si on ne prend pas la peine de leur demander leur avis, pour l’étranger devenu un ami. Les danses peuvent aussi s’organiser plus facilement même en dehors des périodes traditionnelles et chose plus importante encore, le fait d’y assister accompagné par un villageois permettra d’en comprendre le sens. Le temps, c’est de l’argent, disent les Américains pour l’économiser. Mais on peut aussi concevoir qu en accumulant le temps, on accumule en même temps une forme de richesse.