Katoucha Niane, née le 23 octobre 1960, à Conakry (Guinée) morte à Boulogne-Billancourt le 1er février 2008, dite « la Princesse Peule », est l'une des premières tops models noires, et fut l'égérie d'Yves Saint Laurent.
Katoucha Niane est la fille de Djibril Tamsir Niane, historien, écrivain et archéologue, diplômé de l'université de Bordeaux et recteur d'université.
Elle est excisée à l'âge de 9 ans pour se conformer à la tradition-
J’ai grandi entourée d’hibiscus et d’ylang-ylang. Je m’enivrais des odeurs les plus suaves, et me rêvais déjà parfumeuse ou mannequin chez Courrèges, comme ma tante « Turquoise » : cette belle femme qui nous rendait visite dans son auto turquoise, drapée d’une mousseline assortie.
On est au début des années 60, la Guinée vient de basculer dans la dictature communiste. Mais nous, les enfants, nous vivons dans une bulle merveilleuse. Ma mère, une intellectuelle formée en France, sait détourner notre attention des atrocités du régime. Malgré l’endoctrinement, les délations, les pendaisons publiques, j’ai le cœur léger. Mais cette parenthèse dorée va se noircir en quelques secondes. Sous une lame. J’avais 9 ans, nous vivions à Conakry, la vie était belle. Un jour, maman m’a dit qu’on allait au cinéma. Et je me suis retrouvée victime d’un film d’horreur. Un traumatisme inouï, dont je n’avais jamais réussi à parler, avant de rencontrer l’amour et d’écrire « Dans ma chair »
Sous la dictature de Ahmed Sékou Touré, elle s'expatrie au Mali quelque temps. Elle y sera abusée sexuellement par un oncle, avant de rejoindre, à 12 ans, sa famille à Dakar.
À 17 ans, elle est enceinte d'une fille (Amy), on la marie d'office en sortant de l'hôpital pour pouvoir baptiser sa fille huit jours après sa naissance. Elle s'enfuit alors à Paris.
Sa carrière remarquable lui a permis de devenir l’égérie de maisons de couture mondialement reconnues. On peut noter Yves Saint-Laurent et Christian Lacroix.
Pour son amour pour la mode, elle décide de créer sa propre ligne de vêtements en 1994. La même année, elle présente sa collection "Katoucha" lors d’un défilé de mode à l’espace Cardin à Paris.
Femme de coeur et mère dévouée, Katoucha défile en Smalto pour l’association de la princesse Kata Mari pour venir en aide aux enfants burundais.
Dans cette même lancée, elle crée sa propre association : KPLCE (Katoucha pour la lutte contre l’excision, pour dire non à cette mutilation et soutenir les victimes.
En 2005, elle fut l’une des plus grandes vedettes de l’émission phare de M6 "Top Model" ou elle se charger de guider, de conseiller, de coacher des jeunes filles, candidates de "Top Model 2005". En mannequins expérimentés, elle a transmis à ces filles les astuces de ce métier. Suivi par des millions de téléspectateurs, l’émission fut un véritable succès.
Lutte contre l'excision En septembre 2007, elle publie le livre Dans ma chair co-écrit avec Sylvia Deutsch, récit de sa vie et témoignage de son excision. Elle s'engage dans un combat contre cette mutilation en créant une association, KPLCE (Katoucha pour la lutte contre l’excision) pour soutenir les victimes.
Elle connaît par la suite des problèmes personnels (alcool et perte de la garde de ses enfants).
Disparition et décès Elle est portée disparue dans la nuit du 1er au 2 février 2008, alors qu'elle rejoint son domicile, la « Petite Vitesse », une péniche amarrée en bord de Seine à Paris. Le 28 février, son corps est repêché dans la Seine à Boulogne-Billancourt, à environ cinq kilomètres de sa péniche, à la hauteur du pont du Garigliano. Les enquêteurs ont conclu à une mort accidentelle. Mais sa famille a déposé une plainte pour meurtre. Elle a été inhumée le 14 mars 2008 à Conakry.